Dans le prolongement de Night, paru en 2017, Daylight est le nouvel album montéverdien proposé par Rinaldo Alessandrini et son Concerto Italiano. Rapprochant madrigaux, airs d'opéra et pièces instrumentales, il offre, par son concept et sa dramaturgie personnels, un autre regard sur l'art du compositeur italien. Inséré entre les livres des madrigaux qui jalonnent jusqu'à l'intégrale le parcours discographique de longue haleine de Rinaldo Alessandrini, Daylight fait suite à Night, paru à l'occasion des 350 ans de la naissance du compositeur : non seulement parce qu'il en adopte le même concept thématique et achronologique - un best of de madrigaux des livres 1 à 9 et d'airs d'opéra, augmenté de pièces instrumentales de Falconieri et Marini -, mais aussi parce qu'il recrée sa propre dramaturgie, de l'aube au plein soleil, dans un agencement propre au chef et claveciniste italien. Exalté par les voix aguerries du Concerto Italiano mais aussi par un instrumentarium extrêmement varié, ce programme aimanté par l'ascension du soleil embrase les coeurs, chante amours, joies et passions avec une nature resplendissante pour miroir. On y retrouve l'habileté, l'intelligence et l'engagement de voix sans pareilles pour décliner toutes les émotions de Monteverdi, soufflant les braises d'un texte qui tantôt soupire (Non si levava ancor l'alba novella) tantôt s'enflamme (Movete al mio bel suon, Sù sù sù pastorelli vezzosi, la célèbre passacaille Zefiro torna). C'est un hymne à la beauté et à l'amour que met ici en scène Rinaldo Alessandrini, faisant l'aveu de sa fascination pour cette musique à la richesse inépuisable. " Je m'inclus, confesse-t-il, parmi les amoureux de l'idéal montéverdien où tout est théâtre : un théâtre fait d'humanité, d'aspiration au sublime et de joyeuse résolution des tristesses de la vie à travers l'amour, le pouvoir curatif du chant et l'énergique exaltation de la danse. Cet enregistrement se veut ma dernière et définitive confession de l'amour que je porte à Monteverdi, auquel, après plus de quarante années de fréquentation, je dois une part considérable de ce que j'ai appris. "